Je suis de
nulle part,
Mais de ces
pays lointains,
Que
jai quitté un de ces matins,
Non sans
chagrin ni cafard.
Au plus
profond de ma mélancolie,
Au plus
profond de ma tristesse,
Souvent je
pense à lami
Que
jai laissé au pays.
Lui, qui fut
toute ma jeunesse,
La source de
ma vie.
Sans lui je
suis déraciné,
Mes vingt
ans dexil forcé,
Loin de lui
et de ma culture
Nont
que renforcer cette rupture.
Sans lui,
où suis-je ?
Sans lui,
qui suis-je ?
De nulle
part, sans attache,
Un cheval
errant dans les grands espaces ;
Au grand
galop, parcourant les déserts,
Préférant
vivre libre comme lair.
Les vents de
la plaine,
Comme
poussés par la haine,
Effacent
tout sur leur passage
Ne laissant
aucun message.
Lorsque
revient lespoir de revoir lami,
A la
croisée des chemins de sa vie
Lhomme
va jeter un jour
Lancre
pour toujours,
Mettre fin
à sa frénétique randonnée.
Les feuilles
de larbre tombent toujours à ses pieds.
23 juin 1982
Les buffles se battent | |||||